Des accessoires de beauté, de séduction et de protection pour plusieurs jeunes, les lunettes sont devenues indispensables pour de nombreux Ouagalais. Dans cet effet de mode, s’il y a des gens qui en tirent profit, c’est bien les vendeurs de lunettes. Généralement installés aux abords des voies, ils sont nombreux à vivre de cette activité.
Installé à quelques encablures du barrage de Tanghin sur le tronçon menant vers l’hôpital Yalgado OUEDRAOGO, Mahamadou TRAORE vend des lunettes depuis maintenant deux ans. Il a débuté avec la commercialisation des téléphones portables, mais s’est reconverti en vendeur de lunettes car selon lui, la vente des lunettes rapporte plus. « J’ai commencé avec des téléphones portables, mais j’ai fini par voir que le marché des lunettes est plus rentable, alors je me suis lancé » a-t-il affirmé.
Les clients de ces vendeurs sont généralement les passants, mais aussi les voyageurs. À les écouter, les périodes de fêtes et de poussière comme le mois de février sont plus propices à la vente. « J’ai commencé à vendre dans le mois d’Aout 2020. Et c’est pendant la période des fêtes que ça marche plus » nous a confié GUIRA Faiçal installé au secteur 18 de la ville de Ouagadougou.
Les prix des lunettes varient selon la qualité et l’esthétique et vont « 500 f CFA à 2500 F CFA».
Si ces commerçants ne se plaignent pas du marché, ils sont cependant confrontés à certaines difficultés. Généralement implantés aux abords des voies, ils sont accusés d’occuper anarchiquement le domaine public, et se voient souvent confisqués leurs marchandises par la police municipale. « Nous sommes constamment dans la peur. Lorsque vous êtes arrivés, je vous ai pris pour des policiers » a déclaré Traoré Mahamadou. « Nous sommes aux bord des routes et nous rencontrons souvent des difficultés avec la police. Mes articles ont été saisis à plusieurs reprises » nous a dit Aziz SAWADOGO, vendeur implanté au quartier Somgandé sur l’axe menant au Parc Bangre Weogo. «
« Une fois je suis allé pour récupérer ma marchandise confisquée au commissariat, mais elle n’était pas au complet » nous a-t-il expliqué. Et entre les frais de retrait et de déplacement, les pertes sont souvent énormes pour certains.
Le souhait de Aziz SAWADOGO est de voir l’Etat burkinabè « encourager les petits vendeurs car ce sont les grands commerçants de demain »