Au Burkina Faso, à l’approche de l’hivernage, de nombreuses personnes, non qualifiées s’adonnent à la vente des pesticides chimiques. Le secteur de la commercialisation de ces produits utilisés dans l’agriculture est règlementé. Seulement, la loi peine à être appliquée. Ce désordre a des conséquences pouvant aller de la perte des cultures à l’appauvrissement du sol en plus d’être nuisible à la santé.
Malgré la règlementation en vigueur, la vente des pesticides se fait anarchiquement au Burkina Faso. « A l’approche de l’hivernage, les gens se disent qu’il y a de l’argent dans la vente des pesticides. Tout le monde s’y lance. Même une dame qui vend des galettes achète un carton qu’elle dépose à côté d’elle qu’elle revend. » explique Karim Kabré, entrepreneur agricole dans la province du Ziro (Centre-Ouest).
Le désordre constaté sur le marché des intrants agricoles a des conséquences immédiates. « Sur la place du marché, on retrouve toute sorte de pesticides. Pour que le producteur sache lequel acheter, il faut que le vendeur soit formé pour pouvoir le conseiller. On a vu des producteurs qui ont acheté de l’herbicide total croyant que c’est un sélectif » poursuit Karim Kabré. Il explique par ailleurs que les sélectifs permettent de tuer juste les mauvaises herbes. Par contre l’herbicide total tue l’herbe, les plantes et appauvri le sol.
Les pesticides chimiques ne sont pas du tout indispensables dans l’agriculture. Selon Karim Kabré « Normalement quelqu’un qui exploite ne serait-ce que 5 ha avec sa famille juste pour sa nourriture n’a pas besoin de pesticides. Il va tuer son champ à coup sûr » souligne-t-il. Il affirme aussi que ces produits sont dangereux pour la santé de celui qui les manipule.
Toujours selon Karim Kabré un exploitant agricole, il faut être formé. Aussi, il faut être détenteur d’une carte professionnelle délivrée par la Direction de production des pesticides. Il reste que les autorités en charge de l’agriculture et de l’environnement fassent appliquer la loi.
Gérard SANOU