Avec 245 sièges, la coalition présidentielle Ensemble ! obtient une majorité toute relative, selon les estimations annoncées dimanche soir, loin des 289 députés synonymes de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un revers pour Emmanuel Macron qui ne sait pas, à l’heure actuelle, comment gouverner.
Emmanuel Macron et sa majorité s’attendaient à un second tour des élections législatives difficile, mais sans doute pas à subir un tel revers. Avec seulement 245 sièges de députés obtenus par la coalition présidentielle, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, dimanche 19 juin, la majorité absolue à l’Assemblée nationale n’est pas atteinte et le chef de l’État se retrouve dans l’incapacité de gouverner sur la seule base de sa coalition. Une première pour un président de la République tout juste élu depuis l’inversion du calendrier électoral, en 2002, faisant passer les législatives après la présidentielle.
Derrière, si la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), née de l’union de La France insoumise (LFI), d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste (PCF), obtient 131 élus, devenant ainsi la deuxième force politique au Palais Bourbon – pour peu que celle-ci reste unie – c’est bien le résultat du Rassemblement national (RN), avec 89 députés, qui impressionne et surprend, alors que Les Républicains (LR) obtiendraient, eux, 61 sièges.
"La situation est inédite, a commenté la Première ministre Élisabeth Borne. Jamais l’Assemblée nationale n’a connu une telle configuration sous la Ve République. (…) En tant que force centrale à l’Assemblée, nous devons assumer une responsabilité particulière. Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d’action."
Mais en l’état, les résultats de dimanche soir, une nouvelle fois marqués par une très forte abstention (53,77 %), donnent une représentation au Palais Bourbon ne permettant pas à Emmanuel Macron de faire adopter ses projets de loi. Une entente avec LR pourrait permettre de dégager une majorité, mais l’ancien parti de Nicolas Sarkozy semble divisé sur la ligne à adopter.
"Pour ce qui nous concerne, nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition", a martelé dimanche soir son président, Christian Jacob. Mais l'ancien ministre LR Jean-François Copé a de son côté plaidé pour un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron.