Les populations du quartier Bonheur-ville préoccupées par la pénurie de gaz. C'est le constat fait par une équipe de radio Pulsar ce mercredi 24 août 2022 à Ouagadougou.
À Bonheur ville, obtenir la bouteille de gaz relève d'un parcours de combattant selon notre constat ce jour. Pour se procurer une bouteille de gaz chez Madi Sawadogo, un grossiste de la place, en plus d’être devant le depot du fournisseur très tôt le matin il faut obligatoirement prendre une longue file d'attente.
C'est avec un air essoufflé que Minata Ouédraogo, une vendeuse d'alloco nous confie ses difficultés en ses termes : " Depuis hier je n'ai pas pu vendre à cause de cette pénurie de gaz. Ce matin, je me suis levée très tôt pour me rende ici chez Madi dans l'espoir d'avoir ne serait-ce qu'une seule bouteille de gaz". Malgré sa presence sur place depuis 6h30, dame Minata Ouédraogo n'avait jusqu'à cette heure de la journée (11h) réussi à se fournir une seule bouteille de ce liquide inflammable, et du même coup s'interrogeait si elle en aurait avant le coucher du soleil. Si cette pénurie persiste, Minata Ouédraogo pense qu'il serait mieux pour elle de "revenir à la vieille méthode", c'est-à-dire l'utilisation du bois de chauffe.
Malick Ouattara, un autre habitant, sa bonbonne vide entre les mains, dénonce en passant « la malhonnêteté » de certains revendeurs qui profitent de cette pénurie de gaz pour vendre la petite bouteille à « 3000 f au lieu de 2000 f ». C'est pourquoi de l'avis de ce dernier, « souffrir devant la boutique de Madi vaut mieux que d'aller chez ces revendeurs ». Minata Ouédraogo et Malick Ouattara sont loin d'être les seules personnes qui s'offusquent de cette pénurie de gaz. Cette dernière est en effet une réalité et préoccupe les ménages dans ce quartier. Le cri de cœur de cette population lancé à l'endroit des autorités est « la réglementation (ou du moins le contrôle) du prix de certains produits sur le marché », car selon elle, il y en a des commerçants qui abusent. « Chacun vend au prix qu'il veut sans compte rendu, et ce sont nous les consommateurs qui souffrons », nous a confié Mamou Ilboudo, aussi présent sur les lieux.