Le 20 octobre était la journée nationale de la liberté de la presse . Aujourd’hui 21 octobre 2024, le Centre National de presse Norbert Zongo a commémoré le 27è anniversaire sous le thème « Ne brisons pas le rempart: Alerte sur la mise à mort du journalisme ». La note de 1,96 sur 4 points est l’Indice de la liberté de la presse au Burkina Faso en 2023. Cette note est la traduction chiffrée de l’état de la liberté de la presse entre le 1er mars 2023 et le 31 mars 2024, période concernée par l’étude. Elle enregistre une baisse de 0,25 points par rapport à la moyenne de 2022 qui était 2,21.
Selon le rapport, les journalistes et leurs médias sont pris entre la menace des groupes armés terroristes, la menace de citoyens, soutiens inconditionnels du régime en place, et les autorités elles-mêmes qui refusent toutes critiques n’allant pas dans le sens de leurs discours.
Cette situation place le journaliste burkinabè dans une condition de travail caractérisée par un manque de sérénité qui le pousse à une autocensure craintive dans les médias à faire désormais plus de communication que de journalisme en reprenant quasi in extenso des communiqués de la parole publique officielle. Il y a de moins en moins d’analyse, encore moins de commentaire ; toutes choses qui les éloignent du rôle social du journaliste. A cela s’ajoute la concurrence féroce de la part des cyberactivistes, parfois utilisés par les autorités pour leur communication et qui ont souvent la primeur des informations, avant les journalistes.
En 2023, comme en 2022, la cyberviolence et les menaces de mort virtuelles contre certains journalistes ont continué dans le mépris total du rôle social du journaliste.
Ces difficultés et contraintes ont rendu la situation de la liberté de la presse au Burkina Faso en 2023 très précaire. « la note 1,96/4 veut dire que le pays est dans une « situation à problèmes spécifiques >> signifiant que le Burkina Faso remplit les conditions minimales garantissant l’exercice de la liberté de presse, mais que des forces sociales s’opposent à sa mise en œuvre, l’environnement commercial ne la soutient pas et le gouvernement ou les institutions professionnelles ne soutiennent pas le changement de manière active et complète », selon Moussa Sawadogo, Consultant et formateur en journalisme et en communication.
La célébration de la journée nationale de la liberté de presse a été marquée par la lecture solennelle de l’Edito « Ne brisons pas le rempart » et la découverte de l’édito en poster géant dans la salle Henry Sebgo, nom de plume du journaliste Norbert Zongo.