La Guinée vivait vendredi les dernières heures d’une campagne électorale fiévreuse, les forces de sécurité bloquant les accès du centre de Conakry pour des raisons inconnues, alors qu’un haut gradé était tué dans un camp militaire à l’est de la capitale.
Aucune explication officielle n’a été obtenue à la mise en place de barrages bloquant l’accès au quartier de Kaloum, où se trouvent les centres de décision guinéens.
Un policier déployé dans le centre a invoqué auprès de l’AFP le passage prévu dans la journée du président Alpha Condé pour un dernier meeting de campagne à la périphérie de la capitale avant la présidentielle de dimanche, où il brigue un troisième mandat consécutif et contesté. Ces propos n’ont pas pu être vérifiés.
En revanche, dans la nuit, à une centaine de kilomètres au nord-est de Conakry, « des hommes armés ont ouvert le feu dans l’enceinte du camp militaire de Samoreyah à Kindia, blessant mortellement le colonel Mamady Condé », a indiqué sur sa page Facebook le porte-parole du ministère de la Défense, Aladji Cellou.
Le colonel Condé était le commandant du bataillon de commandos du camp, où sont basés les Casques bleus guinéens déployés à Kidal, dans le nord-est du Mali.
« Les forces de défense ont immédiatement réagi pour sécuriser le camp et ses environs. La situation est sous contrôle à Kindia. Des enquêtes sont ouvertes et les ratissages se poursuivent », a ajouté le porte-parole.
Une source militaire au sein du camp a affirmé à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que l’officier tué, en butte à des accusations de « népotisme, d’ethnocentrisme et surtout d’avoir bloqué des primes pour des soldats de retour de Kidal », avait été menacé à plusieurs reprises.
Aucun lien n’a pu être établi entre les événements de Kindia et les dispositions prises dans la capitale.