Pierre Buyoya a dirigé le Burundi pendant plus de 10 ans. Il venait de démissionner de son poste de haut représentant de l'UA pour le Mali et le Sahel depuis 2012.
Buyoya « avait été hospitalisé mercredi de la semaine passée [le 9 décembre]dans un hôpital de Bamako, où il avait été placé sous respirateur », a précisé à l’AFP le membre de sa famille : « Il a été évacué sur Paris hier [jeudi en début d’après-midi], son avion a fait une escale et est arrivé en France dans la nuit. Il est décédé dans une ambulance qui l’amenait dans un hôpital parisien pour des soins. »
En octobre, M. Buyoya avait été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l’assassinat en 1993 de son prédécesseur, Melchior Ndadaye. L’ex-président avait dénoncé « un procès politique mené de manière scandaleuse » et avait démissionné fin novembre de son rôle d’envoyé spécial de l’UA pour « laver [son] honneur ».
Tutsi issu d’un milieu modeste, Pierre Buyoya avait d’abord fait carrière dans l’armée avant de devenir président à la suite d’un coup d’Etat contre Jean-Baptiste Bagaza, lui aussi tutsi, sur fond de grogne dans l’armée. Pendant son premier mandat, il s’était employé à ouvrir l’espace démocratique au Burundi, un processus qui débouchera en 1993 sur l’élection à la tête du pays de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu du Burundi et premier Hutu à accéder au pouvoir. Les Hutu représentent environ 85 % de la population du Burundi.