Il y a quelques années, l’une des activités qui annonçait la nativité du Christ, c’était bien sûr la construction des crèches de noël par les mains habiles des enfants. Mais aujourd’hui, il est de plus en plus rare de trouver une crèche construite de façon « traditionnelle » devant une concession. De toute évidence, cette tradition a disparu pour faire place aux crèches préfabriquées.
Dimanche 20 décembre 2020, nous sommes au quartier tampouy de Ouagadougou. A 5 jours de la fête de la nativité, difficile de trouver une crèche construite devant une concession. Visiblement, les enfants ne se livrent plus à cette pratique qui autre fois suscitait leur enthousiasme. Toute chose que déplore monsieur Joachim TAPSOBA qui se remémore son enfance. A l’écouter, cette période était l’occasion pour chaque enfant d’exprimer son talent et de rivaliser avec les autres en terme d’architecture. « C’est regrettable de voir que les enfants ne font plus grand-chose concernant les crèches. A notre temps c’était une concurrence. On partait voir chez l’autre comme il fait (si c’est une basilique ou une chapelle). C’était vraiment le bon vieux temps » nous a-t-il confié. « Maintenant avec les crèches en carton et en bois les enfants ne cherchent plus à développer leur esprit créatif » a-t-il conclut.
Dans ce revirement de situation, ceux qui en profitent le plus sont bel et bien les vendeurs et fabricants des crèches « prêt-à-emporter ». Installés devant la cathédrale de Ouagadougou, ils sont nombreux à s’adonner à cette activité. Des crèches en carton, en granites ou en bois, des personnages de la bible liés à la nativité, sont les articles exposés en cette matinée du 20 décembre. Pour monsieur Saint Eloi HIEN, vendeur de crèche et de sapins c’est le manque de temps qui a occasionné cette situation. « Beaucoup de gens n’ont pas le temps de nos jours. Chez moi, c’est la même crèche que nous avons depuis 10 ans qu’on restaure chaque année. A Ouagadougou il faut courir beaucoup et nous travaillons pour ces gens qui n’ont pas le temps. » a-t-il laissé entendre.
« Les parents ne veulent plus autoriser les enfants à construire eux même leurs crèches à cause de l’école » a affirmé Doudou, lui aussi vendeur de crèches préfabriquées.
Tout en souhaitant un joyeux noël aux fidèles chrétiens, ces vendeurs espèrent écouler leurs articles avant la fête
Jécolia SAWADOGO (stagiaire)