En Birmanie, les militaires ont procédé à plusieurs arrestations de responsables politiques et ont proclamé l’Etat d’urgence pour un an.
Ce putsch, immédiatement condamné par plusieurs capitales étrangères, est nécessaire pour préserver la « stabilité » du pays, ont fait savoir les militaires, qui accusent le pouvoir en place de fraude aux élections de novembre.
« Ce qui est très inquiétant aujourd’hui, c’est que l’armée, c’est la peur. La Birmanie revient à un régime de la peur », analyse Sophie Boisseau du Rocher, spécialiste du pays.
Des Etats-Unis à la Chine en passant par le Bangladesh, ce coup d’Etat a été sévèrement condamné à l’international. Ce lundi, l’Union européenne réclame « la libération immédiate » des personnes détenues. L’armée est-elle durablement de retour dans le pays ? 20 Minutes revient sur le basculement politique de ce pays aux généraux très puissants.
Ce lundi, la première session post-élections du Parlement devait avoir lieu à Naypyidaw, la capitale du pays, où le gouvernement était en train de se mettre en place. Mais l’armée a déployé ce lundi matin des troupes armées et des véhicules blindés pour bloquer les axes permettant d’accéder au Parlement.
A Rangoun, les soldats de Tatmadaw, le nom officiel des forces armées, se sont emparés de l’hôtel de ville et bloquent l’accès à l’aéroport international. Puis, les militaires ont déclaré l’état d’urgence pour une durée d’un an et placé leurs généraux aux principaux postes, mettant brusquement fin à dix ans de transition démocratique.
Min Aung Hlaing, le tout-puissant chef de l’armée, concentre désormais les pouvoirs « législatif, administratif et judiciaire », tandis qu’un autre général, Myint Swe, est désigné président par intérim, un poste largement honorifique.