Suite à l'inondation survenue dans l'après-midi du mercredi 03 août 2022 dans le quartier de la zone 1, des riverains sinistrés pointent du doigt le modèle de construction du boulevard des Tansoaba comme la principale cause et partant l'État burkinabè, responsable de ces inondations.
Nous sommes au mois d'août, c'est la période par excellence pendant laquelle le Burkina Faso enregistre une hausse en termes de fréquence des pluies. Dans l'après-midi du mercredi 03 août 2022, une pluie diluvienne s'est abattue sur la ville de Ouagadougou. Elle a occasionné des inondations dans certains quartiers , à l'instar du quartier de la Zone 1 qui jouxte le boulevard des Tansoaba communément appelé "la circulaire". Après la pluie, le constat laissait voir dans ce quartier des cours baignant dans une eau boueuse obligeant les riverains à quitter leurs domiciles.
Dans la matinée de ce jeudi, c'est dans le "découragement et la désolation" que nous avons rencontré les riverains sinistrés. Tristesse, amertume et dégoût sont les sentiments qui se lisaient dans leurs visages. La nuit d'hier (mercredi) a été la plus longue pour eux depuis l'installation de la saison pluvieuse, sommes-nous rendu compte en les interrogeant. Avec cette situation ils n'ont pas eu le moindre sommeil, il leur fallait immédiatement libérer la cour et les chambres bondées d'eau. Et toute la nuit était consacrée à cette tâche.
Interrogés, les sinistrés pointent du doigt l'État burkinabè comme responsable de ces inondations. De l'avis de Richard Kaboré, un des riverains rencontrés, "c'est la réalisation de la voie en question qui a causé cette inondation". Il argue l'idée selon laquelle qu'avant les travaux de reconstruction du boulevard des Tansoaba, il n'y avait pas de cas d'inondation et prend pour principale cause la voie. Pour lui, telle qu'elle est faite, cette voie ne permet pas à l'évacuation rapide des eaux de pluie, d'où la cause de ce déluge.
Selon ces personnes rencontrées, ils ont interpellé sans succès la mairie, et le ministère des infrastructures sur le cas de cette voie, et ce depuis 2019, début des travaux de construction de ce boulevard.
On se rappelle encore de la date du 18 août 2021, pour les mêmes raisons, les populations de cette zone s'étaient remontées contre l'autorité et l'entreprise qui avait conduit les travaux de construction de cette voie en barricadant le passage aux usagers.
Idrissa Ouédraogo (nom d'emprunt) nous confiant qu'il est dépassé par cet événement nous a conduits dans sa cours. Là, le niveau de l'inondation était encore visible. Tout ce qui était matériel ne dépassant pas une hauteur de 1m était noyé et tout ce qui était facile à emporter avait suivi le courant d'eau. Des matériels, à un coût d'environ "deux millions", qu'il a ramenés de son voyage en France ont tous été endommagés lors de ce sinistre, nous-a-t-il notifié. À l'en croire, même ces véhicules ne sont plus utilisables du fait de la quantité d'eau introduite dans les moteurs et dans certaines autres pièces des engins. Un mur qu'il avait construit tout récemment à l'arrière de la cour était en ruine. Pendant que nous y étions, des jeunes du quartier étaient à son chevet l'aidant à dégager l'eau restante dans certains coins de la cour.