« Chez nous, le « gapal » est la première boisson servie à un visiteur afin de lui souhaiter la bienvenue. Aussi, un garçon peut donner ou demander du « gapal » à une fille pour lui exprimer ses sentiments» nous apprend Mariam BARRY, vendeuse enthousiaste, assise au milieu de ses deux filles, sourire aux lèvres. Tout comme elle, nombreuses sont ces dames qui s'exercent dans la vente de cette boisson, dans le quartier Hamdalaye de la capitale burkinabè. Au-delà de sa rente, ce mets traditionnel fait à base du lait et du petit mil représente l’identité culturelle de toute une communauté.
Longeant la rue 10.74, l’une des principales voies bitumées du quartier Hamdalaye de Ouagadougou, des femmes et des jeunes filles vendent des deux côtés de la route, du « Gapal », un mets traditionnel à base de lait et de petit mil qui représente l’identité culturelle des peulhs. Le « Gapal » est intégré dans le quotidien de cette communauté. Assise à un jet de pierre de la Grande mosquée du quartier Hamdalaye, Mariam BARRY, au milieu de ses filles nous apprend : « Chez nous, le « gapal » est la première boisson servie à un visiteur afin de lui souhaiter la bienvenue. Aussi, un garçon peut donner ou demander du « gapal » à une fille pour lui exprimer ses sentiments. »
Il est utilisé par ailleurs lors des événements socio-culturels tels que les funérailles, les mariages, etc.
À son importance socio-culturelle s'ajoute celle économique pour les familles des vendeuses, dans lesquelles cette activité est la plupart du temps un héritage. « J’ai hérité cette activité de ma mère et à mon tour je compte la léguer à mes filles, présentes ici. Pour dire vrai, j'ai réalisé et je continue de réaliser beaucoup de choses grâce aux revenus de cette vente. », nous confie notre interlocutrice, le regard serein. Non loin de là, Salimata, une jeune scolaire qui exerce cette activité il y a de cela six (06) ans. « C'est en 2016 que j'ai commencé à vendre, après avoir appris pendant longtemps aux côtés de ma mère. J'arrive à subvenir à mes petits besoins grâce à cette vente. », s'est-elle réjouie.
Disponible dans des petits, moyens et grands bidons aux prix respectivement de deux-cents, cinq-cents et mille francs CFA, le « gapal », à l'instar de tout autre produit commercial, rencontre cependant des difficultés dans sa production. Des difficultés liées principalement d'une part à l’indisponibilité de la matière première et de l'autre au manque d'organisation de cette filière. « Il n'y a pas de lait local en quantité suffisante, conséquence : nous avons recours, aux moments de rupture au lait en poudre, ce qui joue sur la qualité de la boisson. » déplore notre première interlocutrice. Et à la seconde d'ajouter : « Nous n'avons pas de cadres appropriés à notre vente, cela nous cause des accidents parfois. Et nous ignorons des structures exerçant dans le domaine de cette boisson ».
« Si nous avions des cadres bien appropriés, nous ne serions pas ici au bord de la route pour risquer notre vie. Constatez vous-même les eaux stagnantes et les ordures dans notre cadre, ça nous gêne beaucoup » s'invite à notre discussion une sexagénaire à laquelle nous n'avions pas prêté attention jusque-là.
Elles invitent les Ouagalais à faire preuve d'humanisme en leur prêtant une attention particulière et en roulant avec prudence et modération.
À l'endroit des autorités gouvernementales, ces vendeuses de « gapal » demandent l'accompagnement, en structurant le domaine afin qu'elles puissent vivre de leur activité et en jouir pleinement.