Dans cet article il est question des réalités que traversent, dans ces temps de pluie, les habitants de la zone non lotie de Yamtenga, un quartier de Ouagadougou, où une équipe de notre rédaction a fait le tour dans l'après-midi du jeudi 18 août 2022.
Yamtenga est situé au secteur 46 dans l'arrondissement 11 de la ville de Ouagadougou. C'est une zone non lotie, appelle-t-on, située à l'Est de Katr Yaar et fait frontière au nord avec le quartier Taabtenga et Djikofè à l'Est et se limite au sud par le quartier populaire de Karpala. C'est un quartier qui, à l'instar des autres quartiers de la ville de Ouagadougou, grouille au quotidien de vie. Là hommes et femmes s'adonnent à des activités rémunératrices. Dans la journée, ce quartier donne l'apparence d'une zone déserte, car la quasi-totalité des adultes converge chaque matin vers le centre-ville pour ne revenir qu'à la nuit tombée. À Yamtenga ce qui marque le plus c'est son aspect physique. En effet, la plupart des habitations sont faites en terre et coiffées de tôles ondulées. Les multiples ruelles difficilement praticables laissent voir en Yamtenga une peau déshydratée qui donne en spectacle ces nerfs. Yamtenga c'est aussi un lieu au spectacle "dégoûtant", comme l'a fait savoir un riverain. La spécificité de Yamtenga repose sur la présence débordante des eaux stagnantes issues des pluies diluviennes qui se sont abattues sur Ouaga ces derniers jours. Outre ces eaux stagnantes, il faut noter également la présence accrue des tas d'immondices dont des ordures ménagères et des pneus usés . "Les conditions de vie ici à Yamtenga sont vraiment difficiles en ces périodes hivernales", nous apprend un jeune homme du nom de Rahim Ilboudo, élève en classe de seconde que nous avons rencontré en arpentant les ruelles. Il faut le dire notre présence dans ce quartier dans l'après-midi du jeudi 18 août 2022 a été saisie comme une belle occasion par les riverains que nous avons eu à rencontrer au passage. Un groupe de femmes s'est prêtée volontiers de nous narrer les scènes de vie que traversent les riverains. Effet, nous ont-elles confié qu'en ces périodes de pluie, à chaque fois que s'annonce la pluie, elles ont la peur au ventre. Selon ces femmes, après chaque pluie leur quartier est inondé d'eau. Leurs nuits sont teintées d'insomnie parce que toutes les maisons s'emplissent d'eau, et il faut donc veiller en s'attelant à vider les chambres et antichambres.
Un autre groupe d'hommes dont des chefs de famille que nous avons rencontrés près d'une mosquée nous ont confié les mêmes propos. Un d'entre eux la cinquantaine bien sonnée s'est illustré en nous soufflant au micro que "c'est très dangereux ici" après la pluie. D'après lui, toutes les eaux de pluie issues des quartiers de la commune de Saaba et Taabtenga viennent s'entasser à Yamtenga. L'absence de canalisation pour évacuer ces eaux fait que tout le quartier est trempé. La conséquence tout le monde la connait. Les moustiques y élisent demeures et se reproduisent en quantité suffisante pour répandre le paludisme que déplorent ces riverains. À Yamtenga c'est ça la réalité pour les résidents en ces périodes de pluie.
Saison de pluie : La vie à Yamtenga, un quartier non loti de Ouagadougou
Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)