« Ce que nous vous donnons comme soutien est le fruit de la contribution de nos citoyens (…). Mais vous qui semblez faire de bonnes actions pour votre pays, qu’est-ce que votre État fait pour vous ? » Voilà l'interrogation à l'allure d'un défi pour les autorités, qui taraude l’esprit de Martin ZONGO, administrateur du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO) et ses camarades. Une question qualifiée d'humiliante, qui leur est perpétuellement posée par des partenaires étrangers qui financent la plupart du temps l'activité théâtrale burkinabè.
Les acteurs du théâtre burkinabè ne sont pas du tout satisfaits de l'indifférence des autorités étatiques à l'égard de l'activité théâtrale. Ils l'ont fait savoir ce 27 août 2022, à l’Atelier théâtre burkinabè (ATB), à l’occasion de la 4e édition des Universités d’été, une activité organisée par l’Association Sylvie CHALAYE, sous le thème : « Théâtre burkinabè et défi du développement communautaire et sécuritaire ». L’occasion a été belle pour les hommes de théâtre, qui l’ont saisie pour attirer l'attention des autorités à jeter un regard particulier sur l’activité théâtrale. Les acteurs de théâtre tirent le diable par la queue et il faut vite agir avant que ça ne soit trop tard.
« Ce que nous produisons est la plupart du temps financé par des partenaires étrangers. Et parfois ils nous tiennent des propos qui sont humiliants du genre : qu’est-ce que votre État fait pour vous ? Ce que nous vous donnons comme soutien est le fruit de la contribution de nos citoyens (…). Mais vous qui semblez faire de bonnes actions pour votre pays, qu’est-ce que votre État fait pour vous ? » déplore Martin ZONGO, administrateur du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO). C'est un cri de cœur que lancent ces acteurs de théâtre à l'endroit des autorités auxquelles, au nom de l’activité théâtrale burkinabè, des fleurs sont jetées, une fois hors du pays. Pourtant, les acteurs principaux de cette activé croupissent dans le pays.