Un juge islamique réputé proche d'Al-Qaïda et influent dans les brousses de la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, a conditionné la réouverture des écoles à une stricte séparation des garçons et des filles et des tenues vestimentaires conformes à l'islam, selon une lettre authentifiée jeudi par l'AFP.
Dans cette lettre adressée au gouverneur de Tombouctou, le cadi (juge islamique) demande également aux "autorités scolaires" d'introduire l'arabe et l'étude du Coran à l'école.
Le système éducatif malien est largement accusé par les groupes jihadistes, dans les immenses terres rurales où leur influence est forte, de ne pas respecter les règles qu'ils prônent notamment en utilisant le français, en ne séparant pas garçons et filles, en autorisant des vêtements qu'ils jugent contraires à leurs règles.
Un total de 1.766 écoles sont fermées au Mali, affectant un demi-million d'enfants, selon l'Unicef en octobre.
Le renommé cadi a posé le 26 octobre dans cette lettre au gouverneur de Tombouctou, plus haute autorité de l'Etat dans la région, ces trois conditions à la réouverture des écoles dans les zones sous influence jihadiste. La lettre a été authentifiée à l'AFP par une source au sein du gouvernorat.