Le Secrétaire général du Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC), Daouda Diallo, salue la mesure d’ « approche locale » initiée par les autorités dans le recrutement des 50 000 supplétifs de l’armée. Il était l’invité du jour à l’émission « Il faut qu’on en parle » sur les ondes de la radio Pulsar, ce mardi 15 novembre 2022.
Répondant aux questions du journaliste Lido Thierno, le SG du CISC a qualifié de « tableau sombre » la situation réelle du pays telle que dépeinte par le Capitaine Ibrahim Traoré lors de son entretien avec les acteurs politiques. Pour cet appel à mobilisation lancé par les autorités, Daouda Diallo pense qu’en tant qu’organisation de la société civile qui s’est toujours intéressée aux questions de VDP, le CISC a un rôle à jouer. C’est notamment dans cette logique que le CISC a « félicité quelquefois des actions engrangées dans certains villages ». « (…) Pour la question des VDP, on a appelé tous les Burkinabè sans distinction à adhérer et à répondre à l’appel du président de la Transition qui, clairement, a démontré que le pays joue aujourd’hui sa survie », a-t-il rappelé. Selon lui, le CISC a lancé cet appel « en considération de la position publique des autorités et leur volonté de vouloir recadrer la question des VDP par rapport à l’approche qui avait été effectuée en novembre 2019 ». De l’avis de M. Diallo, en 2019, cette approche qui était « bonne » lors de son adoption à l’hémicycle a connu par la suite des dérives dans sa mise en œuvre. Chose qu'il déplore. « (…) c’était une très bonne loi qui a été adoptée en novembre 2019 à l’assemblée nationale. Mais dans la mise en œuvre elle a été pervertie par certains acteurs politiques, économiques pour leurs intérêts égoïstes au détriment du pays », a-t-il soutenu. A l’en croire toujours, ces dérivent ont occasionné le recrutement de certaines personnes sans enquêtes de moralité de telle sorte que ces personnes quelque fois des « anciens prisonniers et bandits » utilisaient les armes pour en faire un « gagne-pain, parce qu’ils prennent l’arme pour faire des raquettes, des expéditions ».
Il se réjouit que les nouvelles autorités aient pris conscience de ces dérives en prenant des mesures pour recadrer afin que tous les Burkinabè soient « embarqués pour faire face à leur destin ». « Nous, nous saluons cette mesure. Nous invitons les Burkinabè à adhérer et que l’approche locale soit une réussite, que le suivi et la formation des VDP qui seront recrutés soient de rigueur pour éviter des intérêts égoïstes qui vont pervertir la mesure », a-t-il appelé.