Neuf personnes ont été tuées jeudi au Sénégal dans les violences qui ont éclaté après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024 et plus que jamais menacé d’inéligibilité.
«Nous avons constaté avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés et, malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor» (sud), a dit le ministre de l’Intérieur Antoine Diome dans un court message diffusé par la télévision nationale dans la nuit.
Il a aussi confirmé que les autorités avaient restreint l’accès aux réseaux sociaux, ce qui a été constaté par exemple pour Facebook, WhatsApp ou Twitter. «Ayant constaté sur les réseaux sociaux la diffusion de messages haineux et subversifs, l’Etat du Sénégal en toute souveraineté a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales», a-t-il dit. Il a appelé au calme et assuré que l’Etat prenait «toutes les mesures» de sécurité nécessaires.
Le service de surveillance d’internet Netblocks a dit dans un message à l’AFP observer une «situation (qui) ressemble à celle observée en 2021». Le Sénégal avait alors été en proie à des émeutes meurtrières, qu’une interpellation d’Ousmane Sonko avait déjà contribué à déclencher.