Situé à Godin, le canal s’étend sur des centaines de mètres. Aux alentours, il y a des habitations. Même s’il constitue un réel danger pour les enfants des quartiers qu’il traverse, ce canal permet néanmoins à de nombreuses familles de se faire un revenu. Tel est le cas de Fatimata Togobeogo, une mère de famille. Grace à son jardin, elle arrive à prendre en charge sa famille avec un revenu de 12.500 à 50.000 F CFA par mois. « Cela fait en gros 20 ans que je pratique le jardinage aux abords du bas-fond de Godin. Je mets en terre les feuilles de amarantes », explique –t-elle.
Le revenu issu de son activité sert à la scolarisation de ses enfants, et à participer aux charges quotidiennes du foyer. Pour le moment, cette jardinière, n’utilise que les plantes de petites tailles. Pour des raisons de sécurité, les autorités municipales ont interdit la culture des hautes plantes dans les centres urbains. « La culture des plantes comme le gombo ne sont plus autorisées en ville à cause des voleurs ou bandits », souligne Fatimata. Ce qui n’empêche pas certaines jardinières à effectuer plusieurs récoltes dans l’année. « Un mois après les premières récoltes, les feuilles repoussent une vingtaine de jours plus tard pour une deuxième cueillette », affirme-t-elle.
Ces jardins maraichers sont situés tout le long du canal à Godin, sur des espaces appartenant à d’autres personnes qui n’exigent aucune taxe pour le moment. Mais l’inquiétude sur un probable déguerpissement trouble leur sommeil. « Et si les propriétaires des terrains nous disent après de déguerpir, nous ignorons ce que nous allons devenir », dit-elle, anxieuse !. D’où un appel aux autorités municipales afin de mettre à leur disposition des espaces dédiés à leurs activités de maraichage.