Le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa préoccupation face au report sine die de l'élection présidentielle au Sénégal, appelant les autorités à organiser le scrutin "dès que possible".
Moussa Faki Mahamat a également souligné l'importance d'une élection transparente, pacifique et concordante nationalement.
Le report initial du scrutin, prévu le 25 février, a été décidé par le président sénégalais, Macky Sall, en raison de controverses liées à la disqualification de certains candidats et d'allégations de corruption.
La situation au Sénégal reste tendue après le report de l'élection présidentielle, déclenchant des manifestations et des heurts dans la capitale, Dakar. Un rassemblement devant l'Assemblée nationale a été dispersé par les forces de l'ordre à coup de gaz lacrymogène.
Pendant ce temps, les députés examinent une proposition de loi constitutionnelle visant à reporter le scrutin de six mois maximum, une mesure qui divise l'opinion et suscite des inquiétudes quant à la stabilité du pays.
Cette décision a suscité des réactions mitigées, avec des partenaires importants tels que la CEDEAO, les États-Unis, l'Union européenne, et la France appelant à travailler sur une nouvelle date d'élection.
La scène politique sénégalaise est divisée, certains saluant le report comme une opportunité de mieux se préparer, tandis que d'autres dénoncent une dérive antidémocratique et redoutent une instabilité croissante. L'opposition, dont les candidats ont été affectés par les disqualifications, voit dans ce report une tentative de prolonger le mandat présidentiel.
Macky Sall, bien que ne cherchant pas un nouveau mandat, a invoqué des conflits graves entre le Conseil constitutionnel et l'Assemblée nationale, créant des risques de contestations pré et post-électorales. Il a également mentionné des cas de double nationalité parmi les candidats autorisés, soulignant des préoccupations constitutionnelles.
Alors que le Sénégal, réputé stable, traverse cette situation inédite, l'appel à la transparence électorale et à la concorde nationale demeure crucial pour l'avenir politique du pays.