Pour Julius Ayuk Tabe, l’un des leaders sécessionnistes anglophones en prison, il y a eu début de discussions avec le gouvernement camerounais pour en venir à bout de la crise qui frappe la partie occidentale camerounaise d’expression anglaise. Ce que semble nier Yaoundé.
« L’information diffusée sur les réseaux sociaux sur la tenue le 2 juillet de négociations entre une délégation gouvernementale et des sécessionnistes (…) n’est pas conforme à la réalité », selon un communiqué rendu public lundi dans la soirée par René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement camerounais.
Une sorte de réponse, mieux de mise au point par rapport à la sortie la semaine dernière de l’un des principaux leaders de la sécession anglophone au Cameroun. « Neuf d’entre nous ont rencontré une équipe de la République du Cameroun, pour initier un cessez-le-feu suite à l’appel de l’ONU », déclarait vendredi dernier, Julius Ayuk Tabe, dans un message transmis à l’AFP par son avocat.
Dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, vit l’essentiel de la minorité anglophone du Cameroun. Ici, l’armée et des groupes séparatistes s’affrontent quasi quotidiennement depuis trois ans. Les civils sont pris en tenaille et victimes d’exactions de la part des deux camps, selon des ONG internationales.
Ces premières discussions, annoncées vendredi par M. Ayuk Tabe, avaient été confirmées à l’AFP par un haut responsable de l’ONU. Contactées dans la foulée, les autorités n’avaient ni confirmé ni infirmé.
Yaoundé pour « des solutions pacifiques »
Trois jours plus tard, le gouvernement dans son communiqué parle d’une information « non-conforme à la réalité », mais ne précise pas clairement si cette rencontre et des discussions ont eu lieu. Les autorités n‘étaient pas joignables lundi soir.
Dans son communiqué, Yaoundé « réaffirme » toutefois « sa disponibilité à rechercher des solutions pacifiques » dans les deux régions anglophones et se dit « ouvert aux différents contacts, initiatives et propositions allant dans ce sens ».
Selon la source onusienne, les discussions entre Yaoundé et ces séparatistes devaient initialement rester secrètes, mais l’information a fuité sur les réseaux sociaux, poussant les leaders séparatistes à en parler.