22 personnes dont 19 enfants mineurs ont été interceptées en territoire ivoirien et retournées au Burkina à la date du 26 mars 2021. Ces enfants, présumés victimes de traite transfrontalière ont été présentés ce 29 mars par la ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire au cours d’un point de presse.

Il est 14 h 57 mn lorsqu’un mini bus pénètre dans les locaux de l’immeuble « Baoghin » sise dans le quartier Larlé de la ville de Ouagadougou. A son bord, 19 enfants mineurs âgés de 13 à 17 ans de retour de la Côte d’Ivoire. Ces enfants sont victimes de présumée traite transfrontalière. Ce sont au total 22 personnes qui ont regagné la frontière à la date du 26 mars 2021. Il s’agit de 19 garçons, une fille et une jeune mère de 21 ans enceinte avec son garçon de 22 mois. A en croire la ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, ces enfants travaillaient dans « une mine d’or artisanale à Korogho pendant plus de 6 mois et leurs employeurs ont décidé de les envoyer dans une autre mine d’or à Aboisso (toujours en république ivoirienne), le mois de mars. Ils ont été interceptés par les forces de l’ordre de cette ville », relate-t-elle. « Parmi les interceptés, il y avait 4 adultes, originaires de la région de Boulsa (au Burkina) déférés à la maison d’arrêt et de correction d’Aboisso» a ajouté Hélène Marshall Ilboudo. 

Ousmane Zidwemba, parent d’un des enfants interceptés confie n’avoir pas eu de nouvelle de son enfants depuis son départ pour le site. « Mon fils se trouvait dans la forêt ivoirienne. Entre temps, j’ai plus eu ses nouvelles jusqu’à ce qu’on nous informe qu’ils ont été interceptés en partance pour une autre ville» nous dit ce parent.

Visiblement très remontée, la ministre affirme que la présence des enfants dans les mines d’or artisanales s’explique par des raisons financières. Ce qui laisse selon elle, la porte ouverte à l’enrôlement de ces derniers au sein des groupes armés. « Ils commencent par des sites et par la suite, on leur dit, venez on va vous donner de l’argent plus que ça avec un travail moins pénible » a averti la ministre.

En vue de lutter contre le trafic des enfants, la ministre de la femme a laissé entendre que le numéro vert pour les dénonciations des violences basées sur le genre sera étendu à toutes les victimes y compris les enfants. Pour cela elle invite la population à dénoncer tout cas suspect liée à la traite des enfants.