Le projet « go paga » qui signifie « en avant la femme » veut redonner du sourire aux veuves et aux orphelins des miliaires tombés au front. Ce projet est un accompagnement vers une autonomie des veuves et leur réinsertion sociale. Après une phase pilote qui a concerné 07 veuves et une orpheline, le projet ambitionne étendre son programme d’insertion économique à l’ensemble des ayants droit des militaires tombés au front pour la nation. La restitution de la phase pilote dudit projet et le lancement de son extension sur le plan national a eu lieu le 04 juin dernier à Ouagadougou.  

« Go paga » ou encore « en avant la femme » vise une autonomisation des veuves de militaires par l’apprentissage de métier entre autre. De plus il s’inscrit comme un moyen de lutte contre le terrorisme en influant positivement sur le moral des militaires, rassurés de savoir leurs familles à l’abri au cas où ils venaient à mourir au le front. Pour son initiatrice, Fadima Kambou, Le but de « go paga » est « d’apprendre aux veuves à pécher plutôt que de leur donner le poisson ». « Les accompagner à trouver leur propre voie est l’essence même de go paga. Ce n’est pas un programme général. Go paga assiste du cas par cas, selon la personne qu’on va avoir en face de nous » explique Fadima Kambou.  

Lancé en février 2021, la phase pilote du projet a concerné 07 veuves et une orpheline des hommes de l’unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale. Les personnes concernées ont bénéficié toutes d’une assurance maladie d’un an. Carine et Rosine Sorgho ont bénéficié également  respectivement d’une machine à coudre et d’un placement dans une école primaire privée en qualité d’institutrice. « Aujourd’hui, je dis merci Seigneur ! Je suis très contente. Go paga est venu me donner une machine à coudre, un fer à repasser et une plaque pour mon atelier avec mon nom » s’est réjouie Carine. « Grâce à go paga, je suis enseignante dans une école primaire privée. Je suis contente d’avoir réalisé mon rêve. Pas uniquement pour moi mais aussi pour ma fille qui compte sur moi », s’est exprimée Rosine Sorgho.

Cette initiative de personnes civiles réunies au sein de l’association « paaga » est bien accueillie par la hiérarchie miliaire. Pour le colonel major Oumarou Sawadogo, l’existence d’un tel programme renforcera davantage l’engagement des troupes au combat. « Le projet est un plus et on ne refuse pas un projet. Déjà quand vous venez dans l’armée on vous dit que vous êtes opérationnel à 100%. Et une fois que vous vous mariez, on plaisante en disant que vous devenez inefficace à 50%. Donc si vous êtes sur le terrain et vous savez qu’en cas de ‘’pépin’’, au niveau de votre famille, il n’y aura pas de souci, donc vous vous donnez à 100% » a-t-il martelé.

Après la phase pilote, cette cérémonie a été l’occasion du lancement de l’extension du programme « Go paga » au profit des ayants droits des militaires tombés sur l’ensemble du territoire. Ainsi le projet compte scolariser 100 orphelins à la rentrée prochaine.