A chaque saison hivernale, les habitants du quartier Bassinko-village, localité située à la sortie nord-ouest de Ouagadougou sont coupés du reste de la ville et pour cause la principale voie d’accès à cette zone se trouve dans un état  de dégradation avancée et est impraticable après chaque pluie. Une situation pas du tout reluisante pour les riverains qui se sentent isolés et surtout oubliés par les autorités gouvernementales. Entre amertume et consternation, c’est le sentiment qui se dégage chez ces habitants.

 Les années passent et la situation demeure la même à Bassinko-village, ce quartier pourtant loti rattaché à l’arrondissement 08 de la ville de Ouagadougou. La voie rouge reliant le quartier Rimkieta et débouchant sur la RN2, route de Ouahigouya est impraticable à chaque saison de pluie. Déjà avec les premières pluies enregistrées, à certains endroits de cette voie, on note des flaques d’eau par ci et de la boue par là. Par endroit, on constate des cratères sur la chaussée rendant la circulation quasi-impossible. Face à cette situation, les habitants de cette localité expriment leur désapprobation. « Lorsqu’il y a une grande pluie, on ne peut même pas avoir accès à la ville. Il est difficile de sortir en véhicule et même à moto » s’offusque Mme Coulibaly. Et à Yassia Ouédraogo, habitant du quartier d’ajouter : « nous souffrons sur cette voie. La saison pluvieuse est vraiment un calvaire pour nous les résidents. Pour quitter de chez soi et accéder à la grande voie, c’est vraiment un calvaire. Pourtant c’est cette principale voie qui nous mène au marché, au dispensaire, à la mosquée et à la chapelle de Bassinko ». 

Au-delà de ce fait, l’état de la route ne favorise pas les évacuations sanitaires vers les centres de santé. A en croire les occupants du quartier, cette condition ne permet pas aux ambulances de se rendre dans leur zone lorsqu’elles sont sollicitées. « Pendant ces périodes de pluie, si on a besoin d’une ambulance, c’est difficile qu’elle vienne. Et Cela nous pénalise vraiment. Nous demandons au gouvernement de nous aider » a indiqué cette résidente. « Imaginez une femme qui veut accoucher et vous empruntez cette voie ? » se questionne Yassia Ouedraogo. « Lorsque tu as un malade, dans la nuit et même la journée, l’ambulance ne parvient pas à accéder dans nos ménages tellement que la voie est impraticable » poursuit-il.

Route impraticable, activité économique morose

L’impraticabilité de la voie de Bassinko- village entrave l’activité économique des riverains installés aux abords. Dame Coulibaly, gérante de dépôt de bonbonnes de gaz,  se retrouve le plus souvent en ces moments en chômage technique, faute d’approvisionnement en gaz. « Nous par exemple dans notre domaine, on nous livre même pas le gaz parce que l’accès est difficile jusqu’à mon dépôt. Je peux même taper un mois sans vendre et ma boutique reste fermée pendant le temps de rupture de stock » regrette-t-elle. 

Initiative locale en attendant un geste de l’autorité

Las d’attendre un geste du gouvernement et plusieurs fois amadoués par des fausses promesses, les résidents ont initié des actions pour sauver leur quartier grâce à la contribution de bonnes volontés. « Dès la première pluie, il y a un endroit qu’on appelle espace ardent ; il y avait un vrai cratère et même avec la 4X4 (modèle de voiture), il était difficile de franchir. Donc il y a des bonnes volontés qui ont envoyé des chargements de camions de terre et de cailloux et nous avons damé pour le moment. Mais  quand les pluies passent dessus : c’est gâté » martèle Lassiné Bonkoungou.

Cependant ces efforts seuls ne suffisent pas pour désenclaver la zone. Les habitants disent avoir déposé une demande d’audience auprès du ministre des infrastructures pour attirer son attention sur leur sort mais jusque-là, ils n’ont pas eu gain de cause. Ces derniers se disent oubliés par les autorités compétentes et interpellent une fois de plus le gouvernement à se pencher sur cette question.